Un satellite lancé par la NASA, pour dévier un astéroïde
La NASA et l’Agence Spatiale Européenne (ESA) travaillent pour dévier la trajectoire d’un astéroïde du nom de Didymos, une mission unique en son genre.
Les États-Unis et l’Europe, unis pour sauver le monde ? Dans l’espace, la fiction prend le pas sur la réalité. La NASA et l’Agence Spatiale Européenne (ESA) ont annoncé qu’elles allaient travailler ensemble pour tenter de dévier la trajectoire d’un double astéroïde du nom de Didymos d’ici à 2022 : une mission unique en son genre, qui répond au nom de « AIDA ». Celle-ci vient tout juste de recevoir le feu vert des ministres européens en charge de l’espace.
Une image publiée par l’Agence spatiale européenne (ESA) montrant l’impact du projectile DART
Les ministres européens en charge de l’espace ont donné leur accord : en 2021, les États-Unis et l’Agence Spatiale Européenne vont collaborer pour modifier la trajectoire d’un double astéroïde. Le satellite du nom de « Dart » devrait percuter Didymos en octobre 2022.
En pratique, il s’agit de recourir à ce que l’on appelle « un engin de type impacteur » : comprenez en fait un satellite kam1kaze. Celui-ci doit être lancé par les États-Unis en juillet 2021. Le satellite, qui s’apparente à un missile, du nom de « Dart », sera chargé de frapper le plus petit des deux corps de l’astéroïde. Selon le Figaro, l’impact serait prévu en octobre 2022, et devrait permettre de modifier la façon dont les deux corps de l’astéroïde gravitent l’un autour de l’autre.
À la suite de l’impact, un vaisseau européen, lancé par l’Agence Spatiale Européenne, devra étudier les modifications que cet impact a eues sur la trajectoire de Didymos. « Il faut notamment que l’on détermine sa masse pour avoir une idée de l’efficacité du procédé », souligne Patrick Michel, astrophysicien à l’Observatoire de la Côte d’Azur et responsable scientifique de la mission européenne, dans les colonnes du Figaro.
800 mètres de diamètre
En ce qui concerne le double astéroïde Didymos (« jumeau » en grec ancien), celui-ci a été découvert le 11 avril 1996 à l’observatoire de Kitt Peak. Il possède un satellite (appelé de façon informelle « Didymoon »). L’astéroïde dit « primaire » mesure environ 800 mètres de diamètre. Son satellite lui, environ 150 mètres de diamètre, sur une orbite distante d’environ 1,1 km du primaire.
Cette collaboration entre l’Europe et les États-Unis a pourtant failli ne pas voir le jour. En 2017, l’Europe avait annoncé qu’elle n’allait pas envoyer pas de sonde vers l’astéroïde Didymos. « Nous devons renoncer à cette mission précise car nous manquons de temps et d’argent », avait déclaré Jan Woerner, directeur général de l’Agence spatiale européenne à l’AFP. À l’époque, la mission portait le nom « Aim » (Asteroid Impact Mission).
Prévention des risques de collision avec un astéroïde : quelles solutions ?
Dans les chiffres, le Figaro précise qu’un astéroïde de plus de 10 kilomètres de diamètre tombe sur Terre tous les 100 millions d’années. Pour les astéroïdes de plus d’un kilomètre de diamètre, ces derniers tombent tous les 750 000 ans. Pour ceux qui mesurent plus de 150 mètres, tous les 10 000 ans.
Pour protéger la planète, plusieurs techniques existent. Le site Sciences en ligne en compte trois principalement.
- Le « tracteur gravitationnel » en premier lieu. Il s’agit de placer un satellite à côté de l’astérïde en question. En orbite, le satellite permet ainsi de modifier la trajectoire du corps céleste.
- « L’ogive nucléaire » : un missile est envoyé sur l’astéroïde. La solution est radicale, mais n’est pas sans danger. Des débris sont susecptibles de retomber sur Terre.
- « L’impacteur cinétique », utilisée par exemple dans le cadre de la mission AIDA. Il s’agit d’envoyer une sonde ou un satellite pour percuter l’objet céleste, sans forcément le détruire. L’impact est alors susceptible de modifier la trajectoire de l’astéroïde.
Qu’est-ce que ce satellite ?
Un engin capable de frapper un astéroïde pour en dévier la trajectoire sera lancé en 2021, a annoncé la European Space Agency. La réalisation de cette mission spatiale commune de la Nasa et de l’ESA sera contrôlée par le vaisseau européen Hera, dont la mise au point est financée à hauteur de 158 millions d’euros.
Afin d’éviter une éventuelle collision entre un astéroïde et la Terre, la Nasa et la European Space Agency (ESA) ont l’intention de lancer une mission spatiale commune pour tester un moyen de dévier l’orbite d’un corps céleste, a déclaré l’ESA.
3 options pour dévier son orbite
Aujourd’hui, il existe trois options pour atteindre cet objectif. Chacune a ses avantages et ses inconvénients: l’explosion nucléaire sur l’astéroïde en question, le tracteur gravitationnel pour modifier son orbite et l’impact cinétique.
Les scientifiques ont opté pour la dernière option. Ils enverront pour cela un satellite kamikaze qui rentrera dans l’astéroïde pour en modifier l’orbite. Dans ce programme de la Nasa, le missile Dart sera lancé en octobre 2021 pour percuter le satellite de l’astéroïde Didymos, d’un diamètre de 150 mètres. Le corps céleste, qui s’est approché de notre planète en 2003 à une distance de 7.18 millions de kilomètres, ne menace pas la Terre.
Le missile Dart transportera un CubeSat qui sera lancé avant l’impact prévu en 2022 pour prendre des photos, a indiqué Patrick Michel, astrophysicien à l’Observatoire de la Côte d’Azur et responsable scientifique de la mission européenne, cité par le quotidien.
158 millions d’euros
Le vaisseau de contrôle Hera, qui représente la partie européenne de la mission, accompagnera le missile pour étudier la morphologie du cratère d’impact et les paramètres intérieurs de l’astéroïde. L’agence spatiale européenne (ESA) a attribué 158 millions d’euros pour la réalisation du programme de l’orbiteur.
Les astronomes considèrent que le risque d’un impact cosmique est faible. Des astéroïdes frappent la Terre avec une fréquence déterminée. En effet, un astéroïde de plus de 150 mètres entre en collision avec la Terre tous les 10.000 ans. Les corps célestes de plus de 10 kilomètres, comme celui qui aurait provoqué la distinction des dinosaures il y a 66 millions d’années, percutent la planète beaucoup plus rarement, soit tous les 100 millions d’années.