Astronomie / Espace

Le Prix Nobel de physique explique qu’on ne vivra jamais dans l’espace !

Pour Michel Mayor, Prix Nobel de physique 2019, on devrait surtout prendre soin de la planète sur laquelle nous vivons actuellement.

Michel Mayor a reçu son Prix Nobel de physique pour ses découvertes théoriques en cosmologie physique.

UNE IDÉE « COMPLÈTEMENT FOLLE »

Fusée colonisation Mars

Certes, la découverte d’exoplanètes est désormais monnaie courante et, à ce jour, près de 4000 exoplanètes ont été recensées. Mais si Michel Mayor et Didier Queloz ont été récompensés d’un Prix Nobel de physique pour leur découverte, c’est que les deux scientifiques ont été les premiers, il y a 24 ans, à mettre le doigt dessus. Interrogé par l’AFP, Mayor reste sceptique sur une éventuelle migration de l’Humanité un jour et souhaite tuer les idées dans l’œuf :

« Si on parle des planètes extra-solaires, que les choses soient claires: on ne migrera pas là-bas. Ces planètes sont beaucoup, beaucoup trop loin. Même dans un cas très optimiste d’une planète habitable pas trop loin, disons à quelques dizaines d’années lumière, ce qui est tout petit, le voisinage, le temps pour aller là-bas est considérable. Ça se chiffre en centaines de millions de jours avec les moyens actuels. Prenons soin de notre planète ici, elle est très belle et encore tout à fait habitable. (…) Il faut tuer toutes les déclarations du type ‘Nous irons un jour sur une planète habitable si la vie n’est plus possible sur Terre’. C’est complètement fou. »

Michel Mayor

A l’heure actuelle, songer à migrer vers une autre planète est de l’ordre de la science-fiction. Notre technologie actuelle est loin d’être au point et nous ne sommes pas encore à l’étape de la colonisation de la Lune, encore moins de Mars. Quant à une planète extra-solaire, laissons cette idée à Isaac Asimov et Philip K. Dick. Néanmoins, un jour, il nous sera peut-être possible de voyager plus vite que la vitesse de la lumière et traverser des distances de l’ordre de l’année-lumière en quelques jours, voire quelques mois. Mais comme le dit si bien Michel Mayor, avec la technologie que nous avons à disposition, « c’est complètement fou ».

Quitter la Terre et coloniser une autre planète sera-t-elle la seule façon de survivre pour l’humanité ? Pour le Prix Nobel de physique 2019, Michel Mayor, la réponse est non. Le faire croire relève carrément du mensonge selon lui.

Elon Musk, Jeff Bezos ou la NASA ont tous évoqué leur intention d’atteindre Mars un jour ou l’autre. Et si certains comme la NASA se sont fixés cet objectif à des fins purement scientifiques, d’autres pensent que la planète rouge est notre salut, qu’elle deviendra à terme notre nouveau foyer lorsque nous aurons fini de détruire la Terre.

Prix Nobel de physique 2019

Tout le monde semble avoir un plan pour vivre sur Mars (du placement de miroirs géants pour chauffer la surface de la planète à la création d’hôtels spatiaux qui recréent l’atmosphère et l’environnement de la Terre). Mais pour Mayor, qui a découvert la première planète en dehors de notre système solaire à tourner autour d’une étoile comme notre soleil, les plans de Musk et compagnie sont difficiles voire impossible.

Dans une interview à l’Agence France-Presse (AFP), l’expert déclare ainsi : « Si on parle d’exoplanètes, les choses doivent être claires : on n’y migre pas. Il est important de tuer toutes les déclarations qui disent que ‘nous irons sur une planète habitable si un jour la vie n’est pas possible sur Terre.' »

Selon Mayor, toutes les planètes et exoplanètes connues en dehors du système solaire sont trop éloignées pour nous permettre d’y voyager, et les plus proches ne sont pas aptes à supporter la vie humaine. Il existe peut-être une planète aux conditions similaires, mais le temps qu’il nous faudrait pour y arriver rend le voyage presque impossible pour l’humanité.

Prix Nobel de physique

Envoyer un astronaute explorer l’espace n’est pas la même chose que d’envoyer 7 milliards de personnes sur une planète inconnue, même si elle est « proche » de la Terre. Il est fort possible que la NASA et Musk trouvent un moyen d’envoyer des gens sur Mars, mais il est très compliqué d’essayer d’établir des colonies spatiales et de déplacer tous les humains sur une autre planète.

Face à la crise climatique, il est tentant de penser qu’il existe une option, que détruire la Terre n’est pas la fin du monde (métaphoriquement parlant) et qu’il serait simple de construire un vaisseau spatial géant pour nous emmener loin, dans un nouveau monde plein de ressources à exploiter comme dans les films de Ridley Scott ou WALL-E. Mais pour Major, il est surtout temps de revenir à la réalité en commençant par écouter ceux qui nous disent qu’il est encore possible de changer la situation et sauver le monde.

Antoine

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