Mars 2020 : le rover de la NASA sera un précurseur des missions futures !
Non seulement le rover Mars 2020 sera en quête de vie ancienne sur la planète rouge, mais il servira aussi de « précurseur à une mission humaine », ont expliqué les scientifiques de la National Aeronautics and Space Administration (NASA) vendredi.
Le robot a effectué la semaine dernière ses premiers tours de roue dans la grande salle stérile du Jet Propulsion Laboratory (JPL) de Pasadena, près de Los Angeles, où il a vu le jour.
Le rover Mars 2020 ne se contentera pas de chercher d’éventuelles traces de vie passée sur la planète rouge. Il servira aussi de «précurseur à une mission humaine sur Mars», ont déclaré vendredi les scientifiques de la Nasa en présentant l’engin à la presse.
Le robot a effectué la semaine dernière ses premiers tours de roue dans la grande salle stérile du Jet Propulsion Laboratory (JPL) de Pasadena, près de Los Angeles, où il a vu le jour. Il doit quitter la Terre en juillet 2020 depuis Cap Canaveral (Floride) pour se poser sur Mars en février 2021.
« Il est conçu pour chercher des signes de vie, donc il emporte un grand nombre d’instruments différents qui vont nous aider à comprendre le contexte géologique et chimique à la surface de Mars, et aussi collecter des échantillons dans le but de pouvoir un jour les rapporter sur Terre », résume pour l’AFP Matt Wallace, responsable adjoint de la mission Mars 2020.
Meet @NASA's next rover, #Mars2020. Join media day in the Spacecraft Assembly Facility at JPL, no bunny suit required. https://t.co/olPfdJbUKc
— NASA JPL (@NASAJPL) December 27, 2019
Parmi tous ses équipements, une kyrielle de capteurs: pas moins de 23 caméras, pour la plupart haute définition et en couleurs, et deux « oreilles » qui lui permettront d’écouter les vents martiens et le « zap » des lasers de ses analyseurs chimiques.
200 mètres parcourus par jour
De la taille d’une voiture (3m de long pour 2,70m de large), le rover est doté de six roues comme son prédécesseur Curiosity, pour lui permettre de passer les rochers, mais n’est pas bâti pour la vitesse. Il n’en a d’ailleurs pas besoin puisqu’il ne doit parcourir que 200 mètres en moyenne par jour martien.
Équipé d’un mini-réacteur nucléaire pour lui fournir son énergie, Mars 2020 dispose d’un bras articulé long de 2,20 mètres et d’une foreuse pour pulvériser des échantillons de roche prélevés dans des endroits qu’il aura identifiés comme propices à certaines formes de vie et molécules organiques.
At @NASAJPL's "robot factory," our #Mars2020 rover is going through tests ahead of next year's launch. Look back into history at the Spacecraft Assembly Facility where missions including Mariner, Ranger, Voyager, Cassini & all our Mars rovers were built: https://t.co/XznSY20Y3Y pic.twitter.com/6p7M4NK4uZ
— NASA (@NASA) December 26, 2019
« Nous cherchons une vie microbienne ancienne, voici des milliards d’années, à une époque où la planète Mars ressemblait beaucoup plus à la Terre, avec de l’eau (liquide) en surface, une atmosphère et un champ magnétique» protégeant des rayons cosmiques, autant de conditions compatibles avec certaines formes de vie unicellulaires », explique Matt Wallace.
Échantillons à récupérer
Une fois prélevé, l’échantillon sera transféré à l’intérieur du rover pour être hermétiquement scellé dans un tube qui sera rejeté en attendant qu’une future mission martienne en prenne livraison. « C’est un tout nouveau mécanisme que nous avons conçu et installé sur ce rover, probablement le plus complexe jamais envoyé dans l’espace », s’enthousiasme Steve Barajas, ingénieur en combinaison aseptisée, en désignant l’engin sur lequel il a travaillé dans la grande « salle blanche » du JPL.
« On espère aller assez vite. On vise un lancement en 2026 pour la prochaine mission, qui irait sur Mars pour prendre les échantillons, les placerait dans une fusée qui se mettrait en orbite autour de Mars », poursuit Matt Wallace.
« Les échantillons auraient alors rendez-vous avec un orbiteur qui les rapporterait sur Terre. On pourrait avoir ces échantillons en main pour les analyser d’ici une décennie », dit-il.
Pour optimiser ses chances de débusquer des traces de vie antiques, Mars 2020 se posera dans un cratère du nom de Jezero. Le site, choisi après des années de débats scientifiques, fut un lac de 500 mètres de profondeur ouvrant sur un réseau de rivières il y a 3,5 à 3,9 milliards d’années.
« Fabriquer de l’oxygène sur Mars »
Mais la mission Mars 2020 est aussi tournée vers le futur, insiste Matt Wallace. « Je vois ça comme le précurseur d’une mission humaine sur Mars. Nous avons un équipement qui va nous permettre de fabriquer de l’oxygène» à partir du CO2 de Mars, « à la fois pour les besoins d’une éventuelle présence humaine mais aussi pour faire l’agent oxydant d’un carburant nous permettant de quitter Mars pour le voyage retour », dit-il.
La mission testera aussi les performances d’un drone hélicoptère pour voir s’il est possible de voler ainsi dans l’atmosphère de Mars, beaucoup plus ténue que celle de la Terre.
Le rover Mars 2020 doit travailler durant au moins une année martienne, soit l’équivalent de deux ans sur Terre. Mais les rovers ont souvent largement dépassé leur espérance de vie, comme son grand frère Curiosity, posé en 2012 et encore actif à ce jour.