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IKEA-Sonos : Test des enceintes Symfonisk

Le fruit du featuring IKEA/SONOS est Symfonisk, une gamme de produits connectes. Les deux premiers produits, une lampe et une étagère, sonnent-elles juste ?

Une prise de contrôles

À l’heure où Google, Amazon et dans une moindre mesure Apple mettent les bouchées doubles pour sonoriser les maisons — et y placer leurs micros —, l’alliance d’IKEA et de Sonos tombe sous le sens. Le premier apporte son savoir-faire en matière de commodités, le second son expertise dans l’audio.

Le pari concordant des deux partenaires, c’est de fondre la musique dans la maison, en l’intégrant à même des articles d’ameublement et en la contrôlant depuis un système centralisé.

À côté d’un téléviseur 32″, l’étagère Symfonisk, une SONOS One et la lampe Symfonisk.

Les deux premiers produits de la gamme Symfonisk, très différents l’un de l’autre, illustrent bien l’étendue potentielle de la démarche. D’un côté, à 99 €, une enceinte prenant simplement la forme d’un bloc orientable horizontalement ou verticalement. De l’autre côté, à 179 €, une enceinte plus originale coiffée d’une lampe.

Mais avant de détailler les différences entre ces deux enceintes, parlons de leurs points communs. L’une comme l’autre fonctionnent exclusivement en Wi-Fi — vous ne pourrez pas diffuser du son dessus en Bluetooth — et branchées sur secteur. Ce sont des enceintes faites pour rester à la maison, leur taille relativement imposante n’encourage pas à les faire voyager de toute façon.

Comme les enceintes Sonos, les enceintes Symfonisk disposent d’un port Ethernet si on préfère les relier en filaire à son réseau domestique.

Les produits Symfonisk s’intègrent à l’écosystème Sonos comme n’importe quelle enceinte Sonos classique. Depuis 2002, le fabricant américain creuse le sillon de l’audio multiroom avec des enceintes, des hubs et une application fonctionnant de concert.

L’application Sonos permet donc de configurer l’enceinte-étagère et l’enceinte-lampe, ainsi que de les contrôler. Lors de la configuration, on retrouve d’ailleurs le processus de calibration Trueplay qui optimise le son en fonction de la pièce — iPhone en main avec micro ouvert, il faut faire le tour de la pièce pendant 45 secondes tandis que l’enceinte diffuse des signaux sonores qui ressemblent à des tirs de pistolets lasers. Ce n’est pas aussi pratique que le HomePod qui analyse tout seul son environnement, mais sans micro intégré aux enceintes difficile de faire autrement.

Application SONOS

L’app Sonos a été conçue pour gérer facilement plusieurs enceintes en même temps. En trois taps, on peut faire passer la musique du salon à la cuisine ou bien la diffuser sur les deux simultanément. Ce n’est plus l’apanage de Sonos cela dit, il est possible de faire de même avec les contrôles de lecture d’iOS sur les enceintes compatibles AirPlay 2. L’app Sonos garde pour elle l’intégration de nombreux services musicaux (Apple Music, Spotify, Deezer, Qobuz, Plex, YouTube Music, Pocket Casts, TuneIn…) qui simplifie l’accès à des contenus autrement éparpillés.

On peut aussi faire l’impasse sur l’app Sonos. À l’instar des Sonos One et Beam, les enceintes Symfonisk étant compatibles AirPlay 2 et Spotify Connect, on peut contrôler la musique depuis le centre de contrôle d’iOS ou l’app Spotify. À 99 €, l’étagère Symfonisk est l’une des enceintes AirPlay 2 les moins chères du marché, si ce n’est la moins chère. Cette prise en charge d’AirPlay 2 est synonyme de compatibilité avec Siri et d’ajout dans l’app Maison. On ne peut rien paramétrer dans Maison actuellement, mais cela va changer avec iOS 13 qui permettra d’inclure les enceintes dans les scénarios et les automatisations.

Contrôle des Symfonisk depuis l’application Spotify et le centre de contrôle d’iOS.

Les possibilités de contrôle sont donc avancées, multiples et peuvent tirer avantage d’iOS. Elles vont encore se renforcer cet automne avec une mise à jour de l’application IKEA Home (ex-Trådfri, fini le nom exotique), qui prendra en compte les enceintes Symfonisk en plus des autres objets connectés d’IKEA, ainsi qu’une télécommande dédiée (la passerelle Trådfri sera nécessaire pour celle-ci). IKEA nous a précisé que l’app IKEA Home ne servira pas à gérer la musique, cela restera la propriété de l’app Sonos. En revanche la télécommande Symfonisk pourra bien contrôler l’audio.

Manque une chose néanmoins, le contrôle vocal. Quand on voit avec quelle négligence Google et Amazon traitent les commandes vocales adressées à leur assistant respectif, ce n’est peut-être pas un mal…

Les enceintes Symfonisk n’ont pas de micro, mais on peut tout de même les contrôler à la voix par l’intermédiaire d’un autre appareil compatible Alexa ou Google Assistant, comme un Google Home, un Amazon Echo ou bien une Sonos One ou Beam. En prononçant « OK Google, lance France Inter dans la cuisine » en direction de ma Sonos One, la radio est bien lancée sur l’étagère Symfonisk dans ma cuisine.

Dernier mode de contrôle possible, les bons vieux boutons mécaniques sur les appareils. Il y a deux boutons pour augmenter ou diminuer le volume, et un troisième pour mettre en pause ou en lecture. Ce troisième bouton sert aussi à passer à la piste précédente ou suivante d’un double ou triple clic. Enfin, en appuyant longuement dessus, on associe l’enceinte à la dernière pièce active (la musique en cours de diffusion dans une autre pièce est alors jouée sur cette enceinte, le cas échéant). Pas de bouton dédié au jumelage comme sur les Sonos, il faut appuyer simultanément sur les boutons + et lecture pour cette opération.

Comme les Sonos, deux Symfonisk peuvent être associées pour former un couple stéréo. Pour cela, il faut obligatoirement utiliser deux Symfonisk du même type — deux étagères ensemble ou deux lampes ensemble, donc. En ajoutant une barre de son Sonos à ce couple stéréo, on peut créer un son surround pour son téléviseur.

Une étagère passe-partout

La forme comme les matériaux de l’enceinte-étagère en font un produit sans originalité. Proposée en noir ou blanc, l’étagère est fabriquée avec un plastique ABS très commun et sa face avant est recouverte de tissu. C’est un parallélépipède relativement imposant de 31 x 15 x 10 cm pour 2,16 kg.

Cet aspect passe-partout, voire utilitaire, est assumé. Ce n’est pas vraiment une enceinte qu’on exposera à côté de son téléviseur, même si rien ne l’empêche, c’est plutôt une enceinte qu’on calera dans une bibliothèque, comme un serre-livre, ou dans un autre meuble, aussi bien à la verticale qu’à l’horizontale. Elle a à cet effet des patins antidérapants sur plusieurs faces ainsi que deux sorties pour son câble d’alimentation (qui est en tissu et amovible).

Les patins inférieurs.

À moins que vous ne préfériez la suspendre ? Il est possible de la fixer sur des rails de cuisine à l’aide de crochets ou bien de la visser à un mur avec un kit mural vendu séparément 10 €. Comme étagère ou table de nuit, elle supporte jusqu’à 3 kg. On ne posera pas dessus sa collection de dictionnaires ni des liquides, l’enceinte n’étant pas protégée contre ceux-ci.

Sur le plan sonore, l’étagère est équipée de deux amplificateurs de classe D, d’un tweeter et d’un mid-woofer. Deux fois plus grosse qu’une Sonos One, elle ne sonne cependant pas aussi bien… ce qu’on lui pardonne étant donné son tarif deux fois inférieur.

Par rapport à la Sonos One — une enceinte reconnue pour son excellente qualité sonore pour son tarif de 229 € — qui m’a servie de référence ici, l’étagère Symfonisk manque un peu de basses et de dynamique (j’ai testé les trois enceintes côte à côte avant de les répartir dans la maison pour tester le multiroom).

Sans être un monstre de puissance, elle en a assez sous le capot pour sonoriser une petite soirée dans un salon sans saturer, même si la Sonos One est plus à l’aise dans cet exercice. Le rendu sonore est similaire à celui des enceintes Sonos, à savoir naturel.

Disons que pour une enceinte à 100 €, la qualité sonore est très satisfaisante. Même s’il ne s’agit pas tout à fait du même type de produit, le Google Home qui coûte le même prix est très très loin derrière sur le plan musical.

Une lampe qui ne passe pas inaperçue

Autant l’étagère Symfonisk est passe-partout, autant la lampe est… originale. Disponible en noir ou blanc, elle ressemble à un HomePod amaigri qu’on aurait posé sur une coupelle en plastique et auquel on aurait ajouté un bulbe en verre.

J’avais été circonspect en voyant les premières images de cette lampe, je ne suis pas plus convaincu par son design après son installation chez moi. Elle a, à mon avis, un aspect un peu vintage qui ne se mariera pas très bien avec tous les intérieurs. Mais c’est aussi une question de goût.

Son caractère deux-en-un m’a, lui, convaincu. Réunir une lampe et une enceinte est une bonne idée, puisque ce sont deux produits susceptibles d’être côte à côte sur un meuble. On a ainsi plus qu’un seul appareil à brancher et un encombrement réduit, même si la lampe Symfonisk n’est pas des plus compactes (21,6 x 21,6 x 40,1 cm pour 3,28 kg).

La lampe, qui est fournie sans ampoule (culot E14, 7 W maximum), est pensée pour un éclairage d’appoint, sur une commode ou une table de nuit, pas pour illuminer toute une pièce. On allume la lumière en tournant le bouton à deux positions présent sur le côté.

Si vous voulez contrôler la lumière depuis votre smartphone ou un assistant vocal, il faut utiliser une ampoule connectée, comme une ampoule Trådfri. La mise à jour majeure de l’app IKEA Home qui sortira cet automne ne changera pas ce point, nous a précisé IKEA, la lampe elle seule ne suffira pas pour allumer à distance une ampoule classique.

À ce sujet, il faudra attendre début 2020 pour disposer de toutes les fonctionnalités annoncées, notamment l’ajout des enceintes Symfonisk dans des scénarios incluant lumière, store et son (la passerelle Trådfri sera requise). La télécommande Symfonisk (qui demandera aussi la passerelle) disponible cet automne servira uniquement à contrôler la musique, pas la lumière.

La lampe a le même type d’équipement audio que l’étagère : deux amplificateurs de classe D, un tweeter et un mid-woofer (pas de haut-parleurs à 360°, comme son design pourrait le laisser penser, ils sont seulement à l’avant). La qualité sonore est toutefois un peu en retrait. La lampe a moins de basses que l’étagère, notamment. La musique sonne un peu « creux ». C’est surtout distinguable par rapport à la Sonos One, moins par rapport à l’étagère.

C’est dommage que le rendu ne soit pas au niveau de l’étagère alors que la lampe est vendue plus cher, mais en même temps elle a une fonction supplémentaire. La qualité sonore reste tout à fait convenable et même amplement suffisante si c’est plus pour instiller une ambiance sonore que pour écouter soigneusement sa musique.

Pour conclure, SONOS – IKEA

Les premiers produits de la gamme Symfonisk remplissent leurs promesses. L’étagère, en particulier, est une combinaison pertinente de mobilier et de système sonore. La lampe n’est pas moins astucieuse, mais il faut accrocher à son design particulier.

Ces enceintes Symfonisk font tout autant un bon point d’entrée dans l’écosystème Sonos qu’un bon moyen de compléter à moindres frais une installation existante. Cela étant, elles n’effacent pas les enceintes Sonos classiques qui gardent pour elles leur qualité audio supérieure et leur compatibilité native avec les assistants vocaux pour les derniers modèles.

Sans même parler d’environnement Sonos, l’étagère Symfonisk fait une excellente enceinte AirPlay 2 et Spotify Connect disponible à un tarif abordable.

Ce n’est que le début de la collaboration entre IKEA et Sonos, les partenaires promettent de nouveaux produits communs. Une voie intéressante serait des meubles-enceintes plus spécialisés, comme un modèle ne craignant pas l’eau pour la salle de bain. Il y a indubitablement un filon à exploiter.

SYMFONISK enceintes Wi-Fi disponiblent chez IKEA.

Antoine

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