Astronomie / Espace

Thomas Pesquet : Une nouvelle mission à bord de l’ISS à l’été 2021 !

Thomas Pesquet doit repartir à bord de l’ISS à l’été 2021. L’astronaute français effectuerait ainsi une deuxième mission de recherche de six mois sur l’ISS.

C’est officiel, c’est reparti pour Thomas Pesquet ! L’astronaute français devrait repartir d’ici un peu plus d’un an à l’été 2021 pour une deuxième mission à bord de la station spatiale internationale (ISS). Il y restera six mois, a-t-il précisé ce mercredi devant les députés.

La date prévue par l’Agence spatiale européenne (ESA), qui finance la mission, « se trouve pour l’instant aux alentours de juin-juillet 2021 », a déclaré Thomas Pesquet lors d’une table ronde sur l’espace organisée par la Commission des affaires étrangères, présidée par Marielle de Sarnez (Modem). Il devrait s’envoler de Cap Canaveral en Floride, et non de Baïkonour comme la dernière fois, « sans doute » à bord d’une capsule de SpaceX ou de Boeing, a-t-il précisé.

Comprendre le monde depuis l’espace

Ce vol de longue durée sera le deuxième pour l’astronaute français qui avait effectué une première mission à bord de l’ISS de novembre 2016 à juin 2017. « On va y travailler très très fort, ça devrait bien marcher », a commenté l’astronaute à l’issue de la réunion. Interrogé sur le coût de l’ISS, il a répondu que l’exploration humaine n’était pas « forcément très chère ». « Ce sont des budgets importants, je vous l’accorde, mais il ne faut pas s’interdire de préparer le futur », a fait valoir Thomas Pesquet.

« Le but numéro un » de ces missions, « c’est la recherche : on utilise les propriétés de l’environnement spatial pour avoir accès à des choses qui sont cachées sur Terre », dans le domaine médical notamment, a rappelé l’astronaute.

Un soupçon de géopolitique

A bord de l’ISS, « on prépare la suite de l’exploration spatiale car cette station n’est pas un but en soi, c’est une étape sur la route de l’exploration spatiale », a-t-il développé. Un député lui a demandé si l’ISS n’était pas « la fin d’une histoire », au regard du contexte géopolitique actuel, évoquant « le côté  » Bisounours  » » de la station.

« C’est vrai qu’on a l’impression que dans le monde de l’ISS tout va bien, tout est beau et qu’ailleurs c’est un peu difficile », lui a répondu l’astronaute, « mais le grand avantage de ces opérations-là c’est qu’elles sont à long terme et qu’elles sont peut-être plus durables que les cycles de tensions et d’apaisement des tensions internationales ».

Thomas Pesquet pourra repartir pour une deuxième mission dans l’espace en 2021

L’astronaute français a déjà effectué une première mission à bord de la Station spatiale internationale entre novembre 2016 et juin 2017

L’astronaute français Thomas Pesquet pourra repartir pour une deuxième mission à bord de la station spatiale internationale (ISS) fin 2021, a annoncé ce jeudi l’agence spatiale européenne ( ESA). Une nouvelle également relayée par Frédérique Vidal, ministre française de la Recherche. Le financement de l’ISS sur les trois années à venir, qui vient d’être voté par l’ESA, « va permettre à Thomas Pesquet de partir dans l’espace prochainement », a-t-elle ainsi assuré à l’issue de la réunion des 22 pays membres de l’agence européenne à Séville (Espagne).

Un nouvel astronaute allemand

Thomas Pesquet a déjà effectué une première mission à bord de l’ISS entre novembre 2016 et juin 2017. Pour ce nouveau séjour de longue durée, l’ESA va également proposer aux autres pays membres de la station spatiale d’envoyer un nouvel astronaute, l’Allemand Matthias Maurer. Il pourra rejoindre brièvement le Français, ce qui constituera « un très beau symbole de l’amitié européenne », a commenté Frédérique Vidal.

Par ailleurs, l’ESA a voté ce jeudi un budget record de 14,4 milliards d’euros pour financer ses nouveaux programmes, dont le volet exploration (près de 2 milliards d’euros) comprend le financement de la fin de l’ISS.

Les questions, Thomas Pesquet

Quand vous étiez dans la station spatiale internationale, preniez-vous le temps de regarder la Lune ?

Ça m’arrivait assez régulièrement, oui. J’ai notamment fait une photo qui est sympa, où on voyait le lever de Lune sur l’horizon de la Terre. Malheureusement dans l’ISS [Station spatiale internationale], on a beaucoup de fenêtres qui regardent vers le bas, vers la Terre [et non vers la Lune ou l’espace]. Ce n’est pas grave. L’ISS n’est pas une station d’observation spatiale mais une station d’observation et de recherche centrée vers la Terre. Mais de temps en temps, on peut s’échapper, rêver un petit peu et regarder la Lune.

Vous avez vu la Lune depuis l’espace. Est-ce différent d’une observation depuis la Terre ?

Oui. Pourtant, on n’est pas beaucoup plus près. De la Lune à la Terre, il y a 384.000 km à peu près. Dans l’ISS, on vole à 400 km de la Terre. On est vraiment une fraction plus près de la Lune. On ne la voit pas mieux que lors d’une observation avec un télescope performant depuis la Terre. Par contre, on est au-dessus de l’atmosphère, on n’en a pas les perturbations de l’atmosphère, ça c’est pas mal. Ce qui est assez frappant, c’est la vitesse à laquelle elle défile dans le ciel. Quand j’essayais de prendre la Lune en photo, parfois, il fallait presque la suivre de manière assez rapide, ce qui n’est pas le cas quand on la regarde depuis la Terre.

Depuis votre retour sur Terre, prenez-vous toujours le temps de la regarder ?

Oui, ça m’arrive. On parle beaucoup de retourner sur la Lune, de manière plus durable que dans les années 1960. D’en faire un objectif concret, ça change la perspective. Je me prends à la regarder en me disant : « Tiens, quand même, comment ça doit être là-haut ? ». Ce qui n’était pas le cas avant, parce que ce n’était pas ma destination. Ma destination, c’était vraiment l’ISS, aujourd’hui ça pourrait devenir la Lune.

Pensez-vous justement mettre le pied sur la Lune un jour ?

C’est un grand rêve. C’est vraiment la prochaine étape annoncée de l’exploration spatiale humaine. Maintenant que l’ISS est construite, établie et fonctionne à plein régime en tant que laboratoire – ce pour quoi elle a été construite –, on va l’exploiter tant qu’on peut jusqu’à la fin des années 2020. Et en même temps, on va commencer la phase suivante, c’est-à-dire retourner vers la Lune mais pas juste pour planter un drapeau, revenir sur Terre et dire on a gagné la course. Non, on ira sur la Lune vraiment pour y rester.

L’appareil photo de Thomas Pesquet sur l’ISS : des photos à couper le souffle !

Pensez-vous pouvoir être l’un des spationautes envoyés sur la Lune ?

Oui, parce qu’aujourd’hui, le timing est le suivant : les Etats-Unis ont dit qu’ils voulaient mettre un homme sur la Lune en 2024. Même si ça prend quelques années de retard, avant 2030, on aura des astronautes sur la Lune en partenariat avec l’Agence spatiale européenne notamment. Ce qui veut dire qu’il y a une chance non négligeable pour que des Européens aillent sur la Lune avant la fin des années 2030 et ça, ça me laisse encore largement le temps de faire partie de cette aventure-là.

En 1971, Alan Shepard (mission Apollo 14) a joué au golf sur la Lune. Et vous, si vous avez l’occasion d’y poser le pied, quelle activité insolite feriez-vous ?

Ah, je ne sais pas ! Moi, je suis fan de basket. Donc aller sur la Lune et pouvoir faire des sauts hyper loin, hyper haut, ça pourrait peut-être m’aider à améliorer mon jeu. Ce serait ça mon trip à moi sur la Lune. Un peu à la Space Jam.

Thomas Pesquet

Vous êtes né neuf ans après les premiers pas de l’Homme sur la Lune lors de la mission Apollo 11. Vous êtes-vous nourri enfant de récits ou de vidéos de la conquête lunaire ?

Pas vraiment et c’est ça qui est intéressant. Mes collègues de la dernière promotion de l’Agence spatiale européenne et moi [2009], on n’était pas nés au moment de cette conquête spatiale. C’est la première fois que des gars et des filles qui n’étaient pas nés à cette époque-là partent dans l’espace. On n’a pas grandi avec ça. Par contre, mes collègues plus âgés racontent tous qu’ils se rappellent de cette nuit-là [du 21 juillet 1969], qu’ils étaient devant la télé. Moi, ce n’est pas le cas. Ce n’est pas que ça ne me parle pas, mais on s’est construit différemment. On était plus tournés vers l’avenir. Eux avaient ce truc énorme derrière eux. On est plus libérés par rapport à ça. Ironie du destin, c’est notre génération qui a une chance de retourner sur la Lune. Enfant, j’ai plutôt grandi avec la navette spatiale [américaine], les débuts de la station spatiale internationale. C’était ça ma génération, pas la conquête de la Lune.

Buzz Aldrin Lune

Les citations de Thomas Pesquet à retenir :

  • La première : « Aujourd’hui, la Lune pourrait devenir ma prochaine destination »
  • Et la seconde : « On va y travailler très très fort », lorsque Thomas Pesquet annonce qu’il doit repartir à bord de l’ISS à l’été 2021

Antoine

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